Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167), moine cistercien Sermon 18, pour la fête de Saints Pierre et Paul ; PL 195, 298 (trad. cf Bouchet, Lectionnaire, p. 451 et coll. Pain de Cîteaux, n°12, p. 17)
« La terre s’effondre et tous ses habitants ; j’ai fixé, moi,
ses colonnes » (Ps 74,4). Colonnes de la terre, tous les apôtres le sont,
mais en premier lieu les deux dont nous célébrons la fête. Ils sont les
deux colonnes qui portent l’Église par leur enseignement, leur prière et
l'exemple de leur constance. C’est le Seigneur lui-même qui a affermi ces
colonnes. Car d'abord ils étaient faibles, bien incapables de se soutenir et
de soutenir les autres. Et ici apparaît le grand dessein du Seigneur :
s’ils avaient été toujours forts, on aurait pu penser que leur force
venait d’eux-mêmes. Voilà pourquoi le Seigneur, avant de les affermir, a
voulu montrer de quoi ils étaient capables afin que tous sachent que leur
force vient de Dieu… Pierre a été jeté par terre par la voix d’une
simple servante…; l’autre colonne aussi a été bien faible : « Autrefois
je ne savais que blasphémer, persécuter, insulter » (1Tm 1,13)…
C'est pourquoi nous devons louer de tout cœur ces saints, nos pères qui ont supporté tant de peines pour le Seigneur et qui ont persévéré avec tant de force. Ce n’est rien de persévérer dans la joie, le bonheur et la paix. Mais voilà ce qui est grand : être lapidé, flagellé, frappé pour le Christ (2Co 11,25), et en tout cela persévérer avec le Christ. Il est grand avec Paul d'être maudit et de bénir, d’être persécuté et d’endurer, d’être calomnié et de consoler, d'être comme le rebut du monde et d'en tirer gloire (1Co 4,12-13)… Et que dire de Pierre ? Même s’il n'avait rien supporté pour le Christ, il suffirait pour le fêter aujourd'hui qu’il ait été crucifié pour lui… Il savait bien où était celui qu’il aimait, celui qu’il désirait… : sa croix a été son chemin vers le ciel.
C'est pourquoi nous devons louer de tout cœur ces saints, nos pères qui ont supporté tant de peines pour le Seigneur et qui ont persévéré avec tant de force. Ce n’est rien de persévérer dans la joie, le bonheur et la paix. Mais voilà ce qui est grand : être lapidé, flagellé, frappé pour le Christ (2Co 11,25), et en tout cela persévérer avec le Christ. Il est grand avec Paul d'être maudit et de bénir, d’être persécuté et d’endurer, d’être calomnié et de consoler, d'être comme le rebut du monde et d'en tirer gloire (1Co 4,12-13)… Et que dire de Pierre ? Même s’il n'avait rien supporté pour le Christ, il suffirait pour le fêter aujourd'hui qu’il ait été crucifié pour lui… Il savait bien où était celui qu’il aimait, celui qu’il désirait… : sa croix a été son chemin vers le ciel.