Saint(s) du jour :
St
Perpet, évêque de Tours († 494),
Bx
Jean-Marie Boccardo, prêtre et fond. (1848-1913)
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Jean Tauler :
« Lève-toi...
car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l'enfant »
Livre de l'Ecclésiastique 3,2-6.12-14.
Le
Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité de la
mère sur ses fils.
Celui qui honore son père obtient le pardon de ses
péchés,
celui qui glorifie sa mère est comme celui qui amasse un
trésor.
Celui qui honore son père aura de la joie dans ses enfants, au
jour de sa prière il sera exaucé.
Celui qui glorifie son père verra
de longs jours, celui qui obéit au Seigneur donne du réconfort à sa mère.
Mon fils, soutiens ton père dans sa vieillesse, ne le chagrine pas
pendant sa vie.
Même si son esprit l’abandonne, sois indulgent, ne le
méprise pas, toi qui es en pleine force.
Car ta miséricorde envers ton
père ne sera pas oubliée, et elle relèvera ta maison si elle est ruinée
par le péché.
Psaume 128(127),1-2.3.4-5.
Heureux
qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes
mains :
Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta
maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d'olivier.
Voilà comment sera béni
l'homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te
bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 3,12-21.
Frères,
puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés
par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté,
d’humilité, de douceur et de patience.
Supportez-vous les uns les
autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous
faire. Le Seigneur vous a pardonné : faites de même.
Par-dessus tout
cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait.
Et que, dans vos
cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés, vous
qui formez un seul corps. Vivez dans l’action de grâce.
Que la parole
du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et
reprenez-vous les uns les autres en toute sagesse ; par des psaumes, des
hymnes et des chants inspirés, chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre
reconnaissance.
Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que
ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de
grâce à Dieu le Père.
Vous les femmes, soyez soumises à votre
mari ; dans le Seigneur, c’est ce qui convient.
Et vous les hommes,
aimez votre femme, ne soyez pas désagréables avec elle.
Vous les
enfants, obéissez en toute chose à vos parents ; cela est beau dans le
Seigneur.
Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous
risqueriez de les décourager.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 2,13-15.19-23.
Après le
départ des mages, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph
et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en
Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va
rechercher l’enfant pour le faire périr. »
Joseph se leva ; dans
la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
où il
resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du
Seigneur prononcée par le prophète : ‘D’Égypte, j’ai appelé mon
fils.’
Après la mort d’Hérode, voici que l’ange du Seigneur
apparaît en songe à Joseph en Égypte
et lui dit : « Lève-toi ;
prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont
morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. »
Joseph se
leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël.
Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son
père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans
la région de Galilée
et vint habiter dans une ville appelée Nazareth,
pour que soit accomplie la parole dite par les prophètes : ‘Il sera
appelé Nazaréen.’
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon n° 2, pour la veille de l'Epiphanie (trad. Cerf 1991, p. 225)
« Lève-toi... car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la
vie de l'enfant »
Quand Joseph était en exil avec l'enfant et la mère, il a appris de
l'ange, pendant son sommeil, qu'Hérode était mort ; mais, ayant entendu dire
qu'Archelaüs son fils régnait dans le pays, il n'en a pas moins continué
d'avoir grande crainte que l'enfant ne soit tué. Hérode, qui poursuivait
l'enfant et voulait le tuer, c'est le monde qui, sans aucun doute, tue
l'enfant, le monde qu'il faut nécessairement fuir si on veut sauver l'enfant.
Mais une fois qu'on a fui le monde extérieurement..., Archelaüs se lève et
règne : il y a encore tout un monde en toi, un monde dont tu ne triompheras
pas sans beaucoup d'application et le secours de Dieu.
Car il y a trois ennemis forts et acharnés que tu as à vaincre
en toi, et c'est à peine si jamais on en triomphe. Tu seras attaqué par
l'orgueil de l'esprit : tu veux être vu, considéré, écouté... Le second
ennemi, c'est ta propre chair qui t'assaille par l'impureté corporelle et
spirituelle... Le troisième ennemi est celui qui t'attaque en t'inspirant la
méchanceté, des pensées amères, des soupçons, des jugements malveillants,
de la haine et des désirs de vengeance... Veux-tu devenir de plus en plus
cher à Dieu ? Tu dois renoncer complètement à de tels procédés, car tout
cela c'est bien Archelaüs, le méchant. Crains et prends garde ; en vérité
il veut tuer l'enfant...
Joseph a été averti par l'ange et rappelé au pays d'Israël.
Israël signifie « terre de vision » ; Égypte veut dire « ténèbres »...
C'est dans le sommeil, c'est seulement dans le véritable abandon et la vraie
passivité que tu recevras l'invitation à en sortir, ainsi qu'il en est
advenu pour Joseph... Tu peux alors te rendre en Galilée, qui veut dire «
passage ». Ici l'on est au-dessus de toutes choses, on a tout traversé, et
on arrive à Nazareth, « la vraie floraison », le pays où s'épanouissent
des fleurs de la vie éternelle. Là on est certain de trouver un véritable
avant-goût de la vie éternelle ; là il y a pleine sécurité, paix
inexprimable, joie et repos ; là ne parviennent que les abandonnés, ceux qui
se soumettent à Dieu jusqu'à ce qu'il les dégage et qui ne cherchent pas à
se libérer eux-mêmes par la violence. Voilà ceux qui arrivent à cette
paix, à cette floraison, à Nazareth, et y trouvent ce qui fera leur joie
éternelle. Que ce soit notre partage à tous, et qu'en cela nous aide notre
Dieu tout digne d'amour !