« Courage ! Moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 29-33)
En
ce temps-là, les disciples de Jésus lui dirent : « Voici que tu parles
ouvertement et non plus en images. Maintenant nous savons que tu sais
toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi
nous croyons que tu es sorti de Dieu. » Jésus leur répondit : «
Maintenant vous croyez ! Voici que l’heure vient – déjà elle est venue –
où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ;
mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. Je vous ai
parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à
souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »
"Vous allez être dispersés, chacun allant de son côté, et vous me laisserez seul".
Jésus
a connu la solitude, beaucoup plus qu'on ne le pense, la solitude de
ceux qui ne biaisent pas avec leur mission et qui acceptent de porter
sans se faire porter, de servir sans se faire servir. Et de sa solitude,
Jésus parle à plusieurs reprises.
Une
première fois après son discours sur le pain de vie, dans la synagogue
de Capharnaüm : "À partir de ce moment beaucoup de ses disciples
reculèrent, et ils ne circulaient plus avec lui". Au point que Jésus a
demandé aux Douze : "Est-ce que vous aussi, vous allez partir ?" (Jn
6,66s).
Un
autre moment, terrible, de la solitude de Jésus a été la nuit de
l'agonie, lorsque, revenant vers ses disciples, il les trouva endormis :
"Ainsi, leur dit-il, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure
avec moi ?" (Mt 26,40).
Mais
lors de la Cène, ce dernier repas qu'il a partagé avec un traître et
onze lâches, Jésus a entrevu une autre désertion des disciples, celle
qui allait avoir lieu au moment de son arrestation : "Alors, raconte
saint Marc, ses disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite" (Mc
14,50).
Jésus
a donc souffert de la solitude, mais il ne s'y arrêtait jamais, car sa
solitude humaine était habitée par une présence infiniment douce et
forte, celle de son Père, source de sa mission et modèle de son action :
"Mon jugement est véritable, parce que je ne suis pas seul, mais il y a moi et celui qui m'a envoyé" (8,16).
"Celui qui m'a envoyé est avec moi, et il ne m'a pas laissé seul, car moi, c'est ce qui lui plaît que je fais toujours" (8,29).
Ainsi
Jésus, qui a certainement été peiné du manque de courage des disciples,
n'en a jamais été paralysé, parce qu'il vivait constamment pour le
plaisir de Dieu, dans le souvenir du Père.
Savons-nous vivre notre solitude ?
Solitude
des parents, qui voient leurs enfants "partir chacun de son côté" ;
solitude des époux, qui traverse parfois même l'amour le plus fidèle ;
solitude des consacrés, qui ont voué à Dieu, en une fois, toutes leurs
forces d'aimer, misant loyalement sur la force du soutien fraternel, et
qui s'aperçoivent, les années passant, que la communauté est avant tout
le lieu où l'on donne, où l'on sert, où l'on s'oublie, avant d'être le
lieu où l'on trouve stimulation et réconfort.
Nous
que Jésus nous a rassemblé(e)s pour que nous offrions ensemble, au nom
de toute l'Église missionnaire, le sacrifice de louange ou le sacrifice
"du soir" de la vie, savons-nous habiter, assumer, dépasser notre
solitude ? Savons-nous en faire un lieu d'intimité avec le Père ?
"Je ne suis pas seul, disait Jésus, parce que le Père est avec moi".
Vivre
sa solitude comme Jésus l'a vécue, c'est ne rien attendre, ne rien
guetter, ne rien réclamer pour soi, et se remettre chaque jour en route
vers la solitude des autres ; c'est s'estimer heureux, "bienheureux",
d'être regardé, aimé, visité, par Dieu au cœur de Père ; c'est ne jamais
s'étonner de rencontrer la croix à la suite de Jésus ou de trouver, à
certains jours, même les meilleurs amis dispersés ou endormis.
Vivre
notre solitude comme celle de Jésus, c'est laisser, au cours de nos
journées, une place grandissante à la tendresse de Dieu.
Alors
il devient possible, non seulement d'aller jusqu'au bout de notre
dévouement, mais de vivre chaque heure pour le plaisir du Père et de
rester en acte d'offrande. Alors notre solitude devient "sonore", toute
bruissante des louanges de l'Église et de la rumeur du monde à sauver.
Au creux de cette solitude, Jésus nous donne un cœur universel.
On n'est jamais seul quand on vit pour Lui seul.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Jeudi 4 avril 30
Lieu Jérusalem
Livre Tome 9 – ch 600.36 Préparation à la Passion
(…)
– Ah ! maintenant, tu t’expliques. Maintenant, nous savons ce que tu
veux dire et que tu connais tout, et que tu n’as pas besoin qu’on
t’interroge pour répondre. Vraiment, tu viens de Dieu ! –
Vous croyez à présent ? A la dernière heure ? Cela fait trois ans que je
vous parle ! Mais déjà opèrent en vous le Pain, qui est Dieu, et le
Vin, qui est Sang, qui n’est pas venu de l’homme et vous donne le
premier frisson de la déification. Vous deviendrez des dieux si vous
persévérez dans mon amour et dans ma possession. Non pas comme Satan l’a
dit à Adam et Eve, mais comme je vous le dis, moi. C’est le véritable
fruit de l’arbre du bien et de la vie. Le mal est vaincu par qui s’en
nourrit, et la mort est morte. Qui en mange vivra éternellement et
deviendra “ dieu ” dans le Royaume de Dieu. Vous serez des dieux si vous
demeurez en moi. Et pourtant … vous avez beau avoir en vous ce Pain et
ce Sang, l’heure vient où vous serez dispersés : vous vous en irez
chacun de votre côté et vous me laisserez seul… Mais je ne suis pas
seul, puisque le Père est avec moi. Père, Père ! Ne m’abandonne pas ! Je
vous ai tout dit… pour vous donner la paix, ma paix. Vous serez encore
opprimés. Mais ayez foi, j’ai vaincu le monde.
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