QueJésus nous garde de toutes ces dérives de l'intelligence et du cœur, par la force et la douceur de son Esprit ; et qu'il nous retrouve chaquematin les mains ouvertes, à l'écoute de ses Béatitudes.AMEN !
En
ce temps-là, Jésus disait : « Malheureux êtes-vous, scribes et
pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux
devant les hommes ; vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas, et vous ne
laissez pas entrer ceux qui veulent entrer ! Malheureux êtes-vous,
scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la
terre pour faire un seul converti, et quand c’est arrivé, vous faites de
lui un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous ! Malheureux
êtes-vous, guides aveugles, vous qui dites : “Si l’on fait un serment
par le Sanctuaire, il est nul ; mais si l’on fait un serment par l’or du
Sanctuaire, on doit s’en acquitter.” Insensés et aveugles ! Qu’est-ce
qui est le plus important : l’or ? ou bien le Sanctuaire qui consacre
cet or ? Vous dites encore : “Si l’on fait un serment par l’autel, il
est nul ; mais si l’on fait un serment par l’offrande posée sur l’autel,
on doit s’en acquitter.” Aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important
: l’offrande ? ou bien l’autel qui consacre cette offrande ? Celui donc
qui fait un serment par l’autel fait un serment par l’autel et par tout
ce qui est posé dessus ; celui qui fait un serment par le Sanctuaire
fait un serment par le Sanctuaire et par Celui qui l’habite ; et celui
qui fait un serment par le ciel fait un serment par le trône de Dieu et
par Celui qui siège sur ce trône. »
Ces
trois mises en garde de Jésus rendent un son inhabituel. C'est que
l'enjeu est grave et que Jésus, dans ces controverses de Matthieu 23,
est confronté à des hommes qui se posent en guides de leurs frères sur
la route du salut.
Le
premier avertissement vise l'hypocrisie des scribes et des Pharisiens,
c'est-à-dire des intellectuels et de ceux qui agissent sur l'opinion de
la classe moyenne. Une hypocrisie qui se double d'un abus de pouvoir ;
en effet, tout en tournant le dos, pour eux-mêmes, à l'aventure de la
foi, ils la rendent impossible pour les autres qui, loyalement,
cherchent Dieu. Ils s'interposent de toute leur masse entre Dieu et les
hommes ; ils barrent la porte du Royaume ou la route de la conversion
communautaire. Ils n'en finissent de se donner à Dieu, mais ne cessent
de donner des leçons aux hommes, et si on les laissait faire, leur échec
deviendrait l'échec de tous, le naufrage de leur foi engloutirait la
foi des autres.
Après
le drame et parfois le mensonge de ceux qui ont stérilisé toute leur
espérance, voici maintenant une autre hypocrisie, une autre comédie que
dénonce Jésus : le zèle mal orienté, l'apostolat au seul bénéfice de
l'apôtre : "Vous parcourez mers et continents pour gagner un seul
prosélyte, et quand il l'est devenu, vous le rendez digne de la géhenne,
deux fois plus que vous !"
Un
homme se convertit, il est gagné !... Mais gagné pour qui ? Pour le
Christ sauveur, libérateur, pacificateur ? ou pour le propagandiste qui
l'a pris en main, et qui va exercer sur lui sa volonté de puissance ?
L'homme s'est converti au Christ, mais que lui propose-t-on comme modèle
? Le Christ, vraiment le Christ, l'Homme-Dieu, Sauveur de tous les
hommes, ou bien le Christ déjà récupéré par une idéologie, déjà minimisé
par le doute ou l'ironie ? L'homme s'est mis en route vers le Christ,
mais qui sera son héros, le Christ, Jésus de Nazareth, où le témoin du
Christ qui se taille lui-même son salaire, et qui prend dans la vie ou
dans le cœur du converti ou de son compagnon une place qui n'appartient
qu'à Jésus ?
Pour
sa troisième mise en garde, Jésus se fait nettement plus sévère :
"Guides aveugles … insensés et aveugles"... Et sa pensée est pour nous
un peu plus difficile à saisir, parce que Jésus dénonce des serments qui
ne sont plus guère en usage dans notre monde. De son temps on jurait
volontiers par le sanctuaire, par l'autel, par le ciel, etc.... Toutes
choses qui, de près ou de loin, avaient trait à Dieu et à son culte. On
jurait ainsi pour donner du poids à une affirmation, mais aussi et
surtout pour donner force juridique à un témoignage et donc pour
emporter la décision du juge en matière importante.
Regardons
bien ce que critique Jésus : dans d'autres contextes, il dénonce l'abus
des serments ; ici il reproche aux Pharisiens de fausser la hiérarchie
des valeurs, d'inverser les véritables priorités, de faire plus de cas
des dorures que du sanctuaire, des offrandes que de l'autel, mais
surtout de prendre pour critères des choses matérielles, des détails
secondaires, alors que la référence ultime devrait être Dieu qui habite
les choses, qui les valorise, ou qui les agrée.
Voilà
bien des dangers qui nous guettent, personnellement et
communautairement : tourner le dos aux véritables priorités
spirituelles, s'enliser dans les choses en négligeant Celui qui leur
donne du prix, "ne jurer" que par son propre senti sans plus se référer à
l'œuvre commune, à la gloire de Dieu et au salut du monde.
Que
Jésus nous garde de toutes ces dérives de l'intelligence et du cœur,
par la force et la douceur de son Esprit ; et qu'il nous retrouve chaque
matin les mains ouvertes, à l'écoute de ses Béatitudes.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Mercredi 3 avril 30
Lieu Jérusalem
Livre Tome 9 – ch 596.20 Préparation à la Passion
(…)
Donc malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui croyez
pouvoir fermer par vos sentences impraticables — si elles étaient
confirmées par Dieu, ce serait réellement des serrures inviolables pour
la majorité des hommes — qui croyez pouvoir fermer le Royaume des Cieux à
la face des hommes qui élèvent leur esprit vers lui pour trouver de la
force dans leur pénible journée terrestre ! Malheur à vous qui n’y
entrez pas, qui ne voulez pas y entrer, car vous n’accueillez pas la Loi
du Royaume des Cieux et n’y laissez pas entrer les autres, qui se
tiennent devant cette porte que vous, par votre intransigeance,
renforcez par des verrous que Dieu n’y a pas mis. Malheur à
vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui dévorez le bien des veuves
sous prétexte de faire de longues prières. Vous en serez sévèrement
jugés ! Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui
allez par terre et par mer pour faire un seul prosélyte en dépensant des
biens qui ne vous appartiennent pas, et, quand vous l’avez, le rendez
fils de l’enfer, deux fois pire que vous ! Malheur à vous,
guides aveugles, qui dites : “ Si quelqu’un jure par le Temple, son
serment ne vaut rien, mais s’il jure par l’or du Temple, il reste lié
par son serment. ” Sots et aveugles que vous êtes ! Qu’est-ce qui compte
le plus : l’or, ou le Temple qui sanctifie l’or ? Vous prétendez : “ Si
quelqu’un jure par l’autel, son serment ne vaut rien, mais s’il jure
par l’offrande posée sur l’autel, alors son serment est valide, et il
reste lié par son serment. ” Aveugles ! Qu’y a-t-il de plus grand :
l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ? L’homme qui jure par
l’autel jure par lui et par tout ce qui est posé dessus, celui qui jure
par le Temple jure par lui et par Celui qui l’habite, et celui qui jure
par le Ciel jure par le Trône de Dieu et par Celui qui y est assis. (…)
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