Sinous disons oui à cette paix active, si nous devenons, là où nous sommes, des artisans de paix, alors, avec le Christ nous commanderons aux vents et à la mer, et il se fera un grand calme...Appelez-moi et je viendrai. »
En
ce temps-là, comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le
suivirent. Et voici que la mer devint tellement agitée que la barque
était recouverte par les vagues. Mais lui dormait. Les disciples
s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous !
Nous sommes perdus. » Mais il leur dit : « Pourquoi êtes- vous si
craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les
vents et la mer, et il se fit un grand calme. Les gens furent saisis
d’étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les
vents et la mer lui obéissent ? »
C'est dans la tempête qu'on reconnaît les marins ; c'est dans l'épreuve que se fortifie la foi des baptisés.
Où
que se lève l'ouragan, dans l'Eglise, dans notre famille ou notre
communauté ou dans notre propre vie, une même question nous est posée
par le Christ : "Crois-tu que je sois capable de commander aux vents et à
la mer ?"
Des
tempêtes, certes l'Eglise en essuie de rudes, depuis quelques années :
depuis quelques siècles, depuis toujours, et pourtant elle nous défend
de céder à la peur.
L'Église
de Jésus n'a pas le temps d'avoir peur, car la charité du Christ la
presse, et le seul danger pour elle serait de n'être plus le sel de la
terre, la lumière du monde, la ville de la montagne qui reçoit la
première la lumière du soleil levant et vers qui tous les voyageurs
"hâtent leur marche".
L'Église
ne connaît pas la peur, parce que la peur ne construit rien, et qu'à
force de dénoncer les périls on en viendrait à ne plus rien oser pour la
gloire de Dieu et le salut du monde.
Or
l'Église, qui doit construire ici-bas, avec des millions de pierres
vivantes, le seul temple spirituel digne de Dieu, ne se laissera jamais
dépouiller de son assurance et de sa hardiesse (la παρρησία de St Paul),
parce que la puissance du Père est à l'œuvre en elle : "Non, il ne dort ni ne sommeille, le Gardien d'Israël",
parce
que le Fils de Dieu son Epoux lui a promis qu'Il serait avec elle tous
les jours jusqu'à la fin des temps et que jamais les forces du mal ne la
feraient chavirer dans sa foi et son espérance,
parce
que l'Esprit Saint l'habite, qui renouvelle chaque jour sa jeunesse :
et la mène avec force et douceur, jusqu'à la vérité tout entière, selon
la promesse de Jésus.
Des tempêtes s'élèvent aussi parfois dans cette Eglise en petit qu'est notre foyer, notre paroisse ou notre communauté.
Tempêtes
silencieuses, contrecoup des conflits d'idées qui agitent le monde,
malaise collectif, lorsqu'on sent trembler le sol de la saine tradition,
désaccords sur les options à prendre, ou rupture du contrat fraternel ;
réactions passionnelles des personnes et des groupes qui sentent leur
sécurité menacée, leurs habitudes contestées, leurs certitudes mises en
question.
Comment
nous étonner de cela, alors qu'un monde neuf naît tous les jours sous
nos yeux, alors que la tension entre le passé et l'avenir travaille
douloureusement l'Église de Jésus, la forçant à créer pour rester fidèle
au Créateur ?
Notre
premier réflexe nous fait crier : "Seigneur, au secours, nous périssons
!", comme si nous risquions quelque chose quand le Christ est là, comme
si sa vérité n'était pas assez éclatante pour tout illuminer !
Mais
Jésus ne veut pas de peur dans sa barque : il nous demande au contraire
de continuer à manœuvrer bien ensemble, et d'affronter les vagues bien
en face, l'une après l'autre ; car l'amour parfait bannit la peur, et le
monde que l'Esprit Saint est en train de renouveler exige, des apôtres
et de tous les témoins de l'Évangile, qu'ils soient forts dans la foi,
adultes dans l'espérance, et que, pour cela, ils se réconcilient avec
l'insécurité.
Tempêtes,
enfin, dans notre vie personnelle, au cours de cette longue traversée
qui mène du péché à Dieu, et où nous revivons le mystère pascal de
Jésus.
Tempêtes
habituelles, auxquelles nous sommes aguerris ; tempêtes inattendues,
qui dévoilent brutalement nos limites et notre fragilité, qui viennent
détruire sans ménagements nos illusions spirituelles et l'image
complaisante que nous nous faisons de notre fidélité.
Nous
les connaissons, ces orages, ces coups de chien de la vie quotidienne,
qui nous jettent, désemparés, au fond de la barque, ayant perdu tout
espoir humain de rejoindre le port.
C'est
alors que monte de notre cœur une vraie prière de pauvre : " Des
profondeurs de ma misère je crie vers toi, Seigneur ... Mon sacrifice à
moi, c'est un esprit brisé : d'un cœur broyé, Seigneur, tu n'as pas de
mépris !"
Et
la voix du Christ nous parvient, là, dans notre détresse : "Pourquoi
as-tu peur, homme de peu de foi ? Je te laisse ma paix, je te donne ma
paix".
Mais
n'allons pas confondre cette paix de Jésus avec notre tranquillité car
Jésus ne donne pas sa paix comme le monde la donne. La paix selon le
monde est souvent une paix de compromis, une paix toute faite, une paix
paresseuse. Celle de Jésus est une paix exigeante, une paix à faire et à
bâtir, en nous autour de nous. Elle est un engagement dans l'histoire
du salut, avec la force de Dieu.
Si
nous disons oui à cette paix active, si nous devenons, là où nous
sommes, des artisans de paix, alors, avec le Christ nous commanderons
aux vents et à la mer, et il se fera un grand calme.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Mardi 14 mars 28
Lieu Lac de Tibériade
Livre Tome 3 – ch 185.5 2ème année vie publique
Enseignement de Jésus
(...)
« Je ne te commente pas l’évangile dans le sens où tous le commentent.
Je vais t’éclairer ce qui précède le passage de l’évangile.
Pourquoi est-ce que je dormais ? Est-ce que par hasard je ne savais pas
que la bourrasque allait arriver ? Si, je le savais. J’étais seul à le
savoir. Dans ce cas, pourquoi est-ce que je dormais ? Les
apôtres étaient des hommes, Maria. Animés de bonne volonté, mais encore
tellement “ hommes ” ! L’homme se croit toujours capable de tout. Quand,
ensuite, il est réellement capable de quoi que ce soit, il est plein de
suffisance et d’attachement à son “ savoir faire ”. Pierre,
André, Jacques et Jean étaient de bons pêcheurs, par conséquent ils se
croyaient insurpassables dans la manœuvre des bateaux. Quant à moi,
j’étais pour eux un grand “ rabbi ”, mais une nullité comme marin. C’est
pourquoi ils me jugeaient incapable de les aider et, quand ils
montaient dans la barque pour traverser la mer de Galilée, ils me
priaient de rester assis parce que je ne pouvais rien faire d’autre.
Leur affection y était aussi pour quelque chose, car ils ne voulaient
pas m’imposer des fatigues matérielles. Mais l’attachement à leur “
savoir faire ” dépassait encore leur affection. Je ne
m’impose que dans des cas exceptionnels, Maria. Généralement, je vous
laisse libres et j’attends. Ce jour-là, j’étais fatigué et on me priait
de me reposer, c’est-à-dire de les laisser faire, eux qui étaient si
capables. Je me suis donc endormi. Dans mon sommeil, se mêlait aussi
cette constatation que l’homme est “ homme ” et qu’il veut agir par
lui-même sans se rendre compte que Dieu ne demande qu’à l’aider. En ces “
sourds spirituels ”, en ces “ aveugles spirituels ”, je voyais tous les
sourds et aveugles spirituels qui, des siècles durant, iraient à leur
ruine pour avoir voulu “ agir par eux-mêmes ”, alors que je suis penché
sur leurs besoins en attendant qu’ils m’appellent à l’aide.
Quand Pierre a crié : “ Sauve-nous ! ”, mon amertume est tombée comme un
caillou qu’on lâche. Je ne suis pas “ homme ”, je suis l’Homme-Dieu. Je
n’agis pas comme vous agissez. Vous, quand quelqu’un a repoussé votre
conseil ou votre aide, et que vous le voyez dans l’embarras, même si
vous n’êtes pas méchants au point de vous en réjouir, vous l’êtes assez
pour rester, dédaigneux, indifférents, à le regarder sans vous émouvoir
de son appel à l’aide. Par votre attitude, vous lui faites comprendre : “
Lorsque j’ai voulu t’aider, tu n’as pas voulu ? Maintenant,
débrouille-toi. ” Mais moi, je suis Jésus. Je suis le Sauveur. Et je
sauve, Maria. Je sauve toujours, dès qu’on m’appelle. Les
pauvres hommes pourraient objecter : “ Alors pourquoi permets-tu aux
tempêtes isolées ou généralisées de se former ? ” Si, par ma
puissance, je détruisais le mal, quel qu’il soit, vous arriveriez à vous
prendre pour les auteurs du bien qui, en réalité, est un don de ma
part, et vous ne vous souviendriez plus jamais de moi. Plus jamais.
Vous avez besoin, mes pauvres enfants, de la souffrance pour vous
rappeler que vous avez un Père, comme le fils prodigue qui se rappela
qu’il avait un père quand il eut faim. Les malheurs servent à vous
persuader de votre néant, de votre déraison, cause de tant d’erreurs, de
votre méchanceté, cause de tant de deuils et de douleurs, et de vos
fautes, cause de punitions que vous vous infligez à vous-mêmes, tout
comme de mon existence, de ma puissance, de ma bonté. Voilà
le message de l’évangile d’aujourd’hui. “ Votre ” évangile de l’heure
présente, mes pauvres enfants. Appelez-moi. Jésus ne dort que parce
qu’il est angoissé de vous voir sans amour pour lui. Appelez-moi et je
viendrai. »
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