QueJésus nous garde de toutes ces dérives de l'intelligence et du cœur, par la force et la douceur de son Esprit ; et qu'il nous retrouve chaquematin les mains ouvertes, à l'écoute de ses Béatitudes.AMEN !
« Le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. » (Mt 11, 20-24)
En
ce temps-là, Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient
eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas
converties : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu,
Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu
lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties,
sous le sac et la cendre. Aussi, je vous le déclare : au jour du
Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et
toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras
jusqu’au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez
toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville serait encore là aujourd’hui.
Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera
traité moins sévèrement que toi. »
Ces
trois mises en garde de Jésus rendent un son inhabituel. C'est que
l'enjeu est grave et que Jésus, dans ces controverses de Matthieu 23,
est confronté à des hommes qui se posent en guides de leurs frères sur
la route du salut.
Le
premier avertissement vise l'hypocrisie des scribes et des Pharisiens,
c'est-à-dire des intellectuels et de ceux qui agissent sur l'opinion de
la classe moyenne. Une hypocrisie qui se double d'un abus de pouvoir ;
en effet, tout en tournant le dos, pour eux-mêmes, à l'aventure de la
foi, ils la rendent impossible pour les autres qui, loyalement,
cherchent Dieu. Ils s'interposent de toute leur masse entre Dieu et les
hommes ; ils barrent la porte du Royaume ou la route de la conversion
communautaire. Ils n'en finissent de se donner à Dieu, mais ne cessent
de donner des leçons aux hommes, et si on les laissait faire, leur échec
deviendrait l'échec de tous, le naufrage de leur foi engloutirait la
foi des autres.
Après
le drame et parfois le mensonge de ceux qui ont stérilisé toute leur
espérance, voici maintenant une autre hypocrisie, une autre comédie que
dénonce Jésus : le zèle mal orienté, l'apostolat au seul bénéfice de
l'apôtre : "Vous parcourez mers et continents pour gagner un seul
prosélyte, et quand il l'est devenu, vous le rendez digne de la géhenne,
deux fois plus que vous !"
Un
homme se convertit, il est gagné !... Mais gagné pour qui ? Pour le
Christ sauveur, libérateur, pacificateur ? ou pour le propagandiste qui
l'a pris en main, et qui va exercer sur lui sa volonté de puissance ?
L'homme s'est converti au Christ, mais que lui propose-t-on comme modèle
? Le Christ, vraiment le Christ, l'Homme-Dieu, Sauveur de tous les
hommes, ou bien le Christ déjà récupéré par une idéologie, déjà minimisé
par le doute ou l'ironie ? L'homme s'est mis en route vers le Christ,
mais qui sera son héros, le Christ, Jésus de Nazareth, où le témoin du
Christ qui se taille lui-même son salaire, et qui prend dans la vie ou
dans le cœur du converti ou de son compagnon une place qui n'appartient
qu'à Jésus ?
Pour
sa troisième mise en garde, Jésus se fait nettement plus sévère :
"Guides aveugles … insensés et aveugles"... Et sa pensée est pour nous
un peu plus difficile à saisir, parce que Jésus dénonce des serments qui
ne sont plus guère en usage dans notre monde. De son temps on jurait
volontiers par le sanctuaire, par l'autel, par le ciel, etc.... Toutes
choses qui, de près ou de loin, avaient trait à Dieu et à son culte. On
jurait ainsi pour donner du poids à une affirmation, mais aussi et
surtout pour donner force juridique à un témoignage et donc pour
emporter la décision du juge en matière importante.
Regardons
bien ce que critique Jésus : dans d'autres contextes, il dénonce l'abus
des serments ; ici il reproche aux Pharisiens de fausser la hiérarchie
des valeurs, d'inverser les véritables priorités, de faire plus de cas
des dorures que du sanctuaire, des offrandes que de l'autel, mais
surtout de prendre pour critères des choses matérielles, des détails
secondaires, alors que la référence ultime devrait être Dieu qui habite
les choses, qui les valorise, ou qui les agrée.
Voilà
bien des dangers qui nous guettent, personnellement et
communautairement : tourner le dos aux véritables priorités
spirituelles, s'enliser dans les choses en négligeant Celui qui leur
donne du prix, "ne jurer" que par son propre senti sans plus se référer à
l'œuvre commune, à la gloire de Dieu et au salut du monde.
Que
Jésus nous garde de toutes ces dérives de l'intelligence et du cœur,
par la force et la douceur de son Esprit ; et qu'il nous retrouve chaque
matin les mains ouvertes, à l'écoute de ses Béatitudes.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Lundi 24 juillet 28
Lieu Capharnaüm
Livre Tome 4 – ch 266.13 2ème année vie publique
(…) En vérité, je vous le dis, seuls les tout-petits savent reconnaître la vérité parce qu’il n’est pas de malice en eux.
– Tu as bien parlé, Maître » dit le chef de la synagogue. « Voilà
pourquoi ma fille, encore sans malice, te voit tel que nous n’arrivons
pas à te voir. Et pourtant, cette ville et les villes voisines voient
déborder sur elles ta puissance, ta sagesse et ta bonté et, je dois le
reconnaître, elles ne progressent qu’en méchanceté à ton égard. Elles ne
se repentent pas et le bien que tu leur fais y fermente en haine contre
toi. – Qu’est-ce que tu dis, Jaïre ? Tu nous calomnies ! Nous
sommes ici parce que nous sommes fidèles au Christ, dit un habitant de
Bethsaïde. – Oui, nous ! Mais combien sommes-nous ? Moins de
cent sur trois villes qui devraient être aux pieds de Jésus. Parmi ceux
qui manquent – et je parle des hommes –, la moitié est hostile, un quart
indifférent, quant à l’autre, je préfère penser qu’il ne peut pas
venir. N’est-ce pas une faute aux yeux de Dieu ? Et est-ce qu’il ne
punira pas toute cette hargne et cet entêtement dans le mal ? Parle,
toi, Maître, qui sais ! Si tu te tais, c’est par bonté, mais pas parce
que tu l’ignores. Tu es généreux, et on le prend pour de l’ignorance et
de la faiblesse. Parle donc, et que ta parole puisse secouer au moins
les indifférents, puisque les méchants ne se convertissent pas mais
deviennent toujours plus méchants. – Oui, c’est une faute et
elle sera punie. Car le don de Dieu ne doit jamais être méprisé ni
servir à faire du mal. Malheur à toi, Chorazeïn, malheur à toi,
Bethsaïde, vous qui faites un mauvais usage des dons de Dieu ! Si les
miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y
aurait déjà longtemps que leurs habitants, vêtus de cilice et couverts
de cendre, auraient fait pénitence et seraient venus à moi. C’est
pourquoi je vous assure qu’il sera fait preuve d’une plus grande
clémence pour Tyr et Sidon que pour vous au jour du Jugement. Et toi,
Capharnaüm, crois-tu que tu seras élevée jusqu’au Ciel uniquement pour
m’avoir accordé l’hospitalité ? Tu descendras jusqu’en enfer ! Car si
les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, elle
serait encore florissante, parce qu’elle aurait cru en moi et se serait
convertie. On montrera donc plus de clémence pour Sodome au jour du
jugement dernier – comme elle n’a pas connu le Sauveur et sa Parole, sa
faute est moins grande – que pour toi qui as connu le Messie et entendu
sa parole, mais ne t’es pas convertie. Cependant, puisque Dieu est
juste, il sera fait preuve d’une grande miséricorde pour les habitants
de Capharnaüm, de Bethsaïde et de Chorazeïn qui ont cru et se
sanctifient en obéissant à ma parole. Car il n’est pas juste que les
justes soient mêlés à la ruine des pécheurs. (…)
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