1. Saint Jean, fils de Zébédée est-il le « disciple bien-aimé »
auteur de l’Évangile de Jean, évoqué dans 4 moments clés de ce récit
(La Cène, la Croix, la Résurrection et Tibériade) ? Toute la tradition
l'a toujours pensé mais les exégètes modernes sont majoritairement d'un
autre avis. Pourtant la thèse classique semble vraiment fondée à partir
notamment de deux arguments simples : 1°/ s’il y a en dehors des Douze
un disciple aussi proche de Jésus et ayant joué un tel rôle, comment se
fait-il qu’il ne soit mentionné nulle part ailleurs dans le Nouveau
Testament ? Et 2°/ inversement, si le grand apôtre Jean fils de Zébédée
souvent mentionné dans les évangiles synoptiques n’est pas ce disciple,
on ne comprend pas pourquoi il est presque totalement absent de
l’Évangile qui porte son nom. En savoir +
2. Cette tradition classique solide nous présente saint Jean l’évangéliste comme un apôtre très atypique :
le plus jeune, le « disciple que Jésus aimait », qui restera finalement
le dernier survivant de la génération apostolique pour clore la
Révélation. Comment expliquer le destin extraordinaire de ce pécheur de
Galilée qui est devenu le plus grand des théologiens ? Le secret de Jean
est certainement d’avoir eu la chance de recevoir plus que tous des 3
grands maîtres de l’époque, en ayant été successivement disciple de
Jean-Baptiste quelques temps, puis de Jésus, pendant 3 ans, et de Marie,
pendant de très longues années ensuite certainement. En savoir +
3. Jean a énormément reçu, mais il a sans doute aussi beaucoup médité et
contemplé le mystère du Christ. La Tradition ne rapporte pas qu’il ait
dirigé hiérarchiquement l’Église, comme saint Pierre, ou qu’il ait été
missionnaire, comme saint Paul, mais il s’est probablement mis à l’école de la Vierge Marie dans
une vie de prière et de contemplation qui a eu plus tard une très
grande fécondité par le développement du monachisme, de la vie
religieuse et par le dévoilement de tout le mystère de l’Incarnation. En savoir +
4. Jean a probablement enseigné oralement durant toute sa vie, pendant plusieurs dizaines d’années après l’Assomption de Marie. Dernier apôtre vivant pendant
environ 20 ans, il porta témoignage en Asie (Turquie actuelle) et à
Rome (selon une tradition), avant d’être exilé à Patmos (île grecque en
face de la Turquie). Après avoir reçu le message de l’Apocalypse, qui
lui donne une intelligence et un amour renouvelé de l’Église, il
repartira prêcher aux 7 Églises d’Asie mineure jusqu’à la limite de ses
forces, avant d’envoyer ses 3 épîtres et de publier son Évangile au soir
de sa vie, vers 90 ans. En savoir +
5. Comment résumer un apport aussi gigantesque ? En
complément aux évangiles synoptiques, saint Jean offre un regard très
pénétrant sur la personne du Christ en relation au mystère trinitaire,
premier objet de la foi des chrétiens. Il situe le Christ comme Verbe
éternel qui s'incarne en notre monde : « le Verbe s'est fait chair, et
il a demeuré parmi nous » (Jn 1,14), et montre tout au long de son
Évangile que ce Verbe a été envoyé par le Père vers les hommes pour
qu'il remonte ensuite vers le Père, avec toute son humanité. En étant le
« Fils bien aimé », Jésus révèle aux hommes la paternité de Dieu ; il
ne cherche en ce monde rien d’autre que d'accomplir la volonté du Père
en toute chose, jusqu'à mourir sur la Croix et ressusciter le troisième
jour. Uni au Père, il envoie à la Pentecôte l'Esprit Saint, ce nouveau
Paraclet qui conduit les hommes à « la vérité toute entière » (Jn 16,13)
: connaître et aimer le Christ dans la vie de l'Esprit pour remonter
vers le Père en devenant de plus en plus des fils bien aimés, des
enfants du Père, comme Jésus. En savoir +
6. Jean révèle ainsi la grandeur et la richesse du mystère du Christ au
sein du mystère trinitaire et il nous invite tout simplement et très
concrètement à devenir des enfants bien-aimés, qui
marchent dans la lumière et qui demeurent dans l’amour à la suite du
Christ, « chemin, vérité et vie » (Jn 14,6). Saint Jean savait bien
qu'il n’était pas le seul à être le « bien-aimé » du Christ ou le « fils
» de Marie. Ce qu’il a reçu n’est pas pour lui seul mais pour tous ceux
qui désirent devenir chrétiens : il nous donne accès à ces trésors et
c'est à nous d'en profiter ! En savoir +
7. Jean garde plus que jamais son actualité pour
l'Église d'aujourd'hui et dans notre foi chrétienne. Notre époque
difficile peut être comparée à celle des débuts de l'Église, très
chahutée, remise en question de toute part, voire martyrisée. Il nous
faut un message lumineux et profond sur les mystères les plus essentiels
de notre foi pour qu'il puisse être notre véritable espérance dans un
monde en lutte. Tel est bien le message que saint Jean professe dans le
prologue de sa première épître: « Ce que nous avons vu de nos yeux, ce
que nous avons touché du Verbe de vie (...) nous vous l'annonçons afin
que notre joie soit plénière » (1 Jn 1,4). Saint Jean est l'apôtre de la
vraie joie dont il nous montre le chemin dans le témoignage de sa vie
et dans ses écrits. En savoir +
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