Ànous de tendre nos mains, en gardant au cœur la parole de la promesse ;à nous de guetter patiemment la gloire de Dieu sur le visage du Christ qui s'est montré à nous au jour de l'appel.
« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5, 17-19)
En
ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois
venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais
accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre
disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la
Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de
ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire
ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui
qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le
royaume des Cieux. »
Dieu travaille dans la continuité. Et pourtant il amène dans nos vies certaines ruptures.
La
continuité est celle de son projet d'amour sur le monde ; projet
annoncé dans la Loi et les prophètes, et réalisé en son Fils Jésus.
Parfois
les auditeurs de Jésus ont eu l'impression que sa parole était en
rupture avec ce qu'ils avaient l'habitude d'entendre. En fait, s'il y
avait rupture, c'était avec les traditions orales accumulées par les
rabbins ; car de la Loi écrite, révélée, et de la geste de Dieu
commentée par les Prophètes, pas un yod, pas le moindre trait ne devait
être périmé par l'enseignement de Jésus. Tout allait être repris,
réaffirmé, prolongé et mené à son terme par la bonne nouvelle du
Royaume. "Je ne suis pas venu abolir, disait Jésus, mais accomplir".
Et cela demeure vrai de l'œuvre que Jésus réalise dans nos existences.
Une
première parole nous a mis en route, voici bien longtemps déjà, une
parole porteuse à la fois d'un appel de Dieu et d'une espérance un peu
folle pour nous. Puis, parfois après bien des années, à un tournant de
la vie personnelle ou communautaire, le Seigneur nous fait entendre un
deuxième appel, une seconde parole, apparemment sans lien avec la
première, ou même sans cohérence avec elle ; une parole si étrange qu'il
faut, pour la comprendre vraiment, se tourner vers la Croix.
Et
de fait, il arrive qu'elle annonce la Croix, qu'elle propose la Croix,
comme la deuxième parole de Dieu à Abraham, celle qui lui redemandait
l'enfant de la promesse. Dieu semble alors abolir les assurances qu'il
nous avait données, ou effacer des tranches entières de notre
cheminement vers Lui et avec Lui. Il nous mène "au sentier des
ténèbres", et nous vivons ces passages imprévus, personnellement ou
communautairement, comme des moments d'échec, comme des impasses où même
l'espérance semble vaine, comme le deuil de tout ce que nous avons
cherché, alors que, sur ce chemin même de la Croix, Jésus est en train
d'accomplir sa promesse envers nous.
Notre
communauté serait-elle moins aimée de Dieu parce qu'elle connaît
l'épreuve ? Et Dieu cesserait-il d'être le Tout-puissant parce que nous
n'avons plus la force de faire fond sur lui ?
Non,
mes sœurs, mais simplement nous passons à côté de la véritable
espérance. Nous voudrions pouvoir compter sur nous-mêmes, or Dieu
accomplit son dessein en nous conduisant à n'espérer qu'en Lui.
C'est
Lui qui sait, c'est Lui qui aime, c'est Lui qui fera. Avec nous, bien
sûr, et en nous donnant la force, car, selon le vieux proverbe biblique :
"Le cheval est préparé pour la bataille, mais de Yahweh vient la
victoire".
À
nous de tendre nos mains, en gardant au cœur la parole de la promesse ;
à nous de guetter patiemment la gloire de Dieu sur le visage du Christ
qui s'est montré à nous au jour de l'appel.
"Garde-toi, disait Moïse, de jamais oublier ce que tes yeux ont vu : ne le laisse pas sortir un seul jour de ton cœur" (Dt 4,9).
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Mardi 15 février 28
Lieu Cornes d'Hattin
Livre Tome 3 – ch 171.1 2ème année vie publique
(…) Le sermon sur la montagne continue.
Le lieu et l’heure sont toujours les mêmes. Il y a encore plus
d’affluence. Dans un coin, près d’un sentier, comme s’il voulait
entendre sans provoquer l’hostilité de la foule, se tient un romain. Je
le reconnais à son vêtement court et à son manteau différent. Etienne et
Hermas sont encore là. Jésus regagne lentement sa place et se remet à parler.
« Après ce que je vous ai dit hier, vous ne devez pas penser que
je suis venu abolir la Loi. Non. Seulement, puisque je suis l’Homme et
que je comprends les faiblesses de l’homme, j’ai voulu vous encourager à
la suivre en dirigeant votre regard spirituel non pas vers l’abîme des
ténèbres, mais vers l’Abîme de lumière. Car, si la peur du châtiment
peut retenir trois fois sur dix, la certitude de la récompense vous
donne de l’élan sept fois sur dix. La confiance est donc plus efficace
que la peur. Et je veux que vous la possédiez pleinement, avec
assurance, pour pouvoir réaliser non pas sept parts de bien sur dix,
mais dix parts sur dix et conquérir cette très sainte récompense du
Ciel. Je ne change pas un iota de la Loi. Qui l’a donnée au
milieu des foudres du Sinaï ? Le Très-Haut. Et qui est le Très-Haut ? Le
Dieu un et trine. D’où l’a-t-il tirée ? De sa Pensée. Comment l’a-t-il
transmise ? Par sa Parole. Pourquoi l’a-t-il donnée ? En raison de son
Amour. Vous voyez donc que la Trinité était présente. Et le Verbe,
obéissant comme toujours à la Pensée et à l’Amour, a parlé au nom de la
Pensée et au nom de l’Amour. Pourrais-je me démentir moi-même
? Non, ce me serait impossible. Mais comme je peux tout, je peux
compléter la Loi, la rendre divinement complète, non pas telle que l’ont
faite les hommes qui, au cours des siècles, l’ont rendue non pas
complète, mais seulement indéchiffrable, irréalisable, en y superposant
lois et règlements, règlements et lois, tirés de leur propre pensée en
accord avec leurs intérêts de manière à lapider et étouffer, à déformer
et rendre stérile la Loi très sainte donnée par Dieu. Est-ce qu’une
plante peut survivre si on la submerge continuellement sous des
avalanches, des décombres, des inondations ? Non : la plante meurt. La
Loi est morte dans beaucoup de cœurs, enterrée sous l’avalanche de trop
de surcharges. Je suis venu les enlever toutes et, la Loi une fois
sortie du tombeau, une fois ressuscitée, j’en fais non plus une loi mais
une reine. (…)
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