« C’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel » (Jn 6, 30-35)
En
ce temps-là, la foule dit à Jésus : « Quel signe vas-tu accomplir pour
que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur
a donné à manger le pain venu du ciel . » Jésus leur répondit : « Amen,
amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu
du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car
le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au
monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce
pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui
qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura
jamais soif. »
Jésus
vient de nourrir cinq mille personnes dans le désert avec cinq pains
d'orge, le casse-croûte d'un gamin prévoyant. Le lendemain, les foules
se mettent à sa recherche, et Jésus, une fois rejoint, entame un
dialogue dont saint Jean a retenu trois thèmes principaux :
- les signes opérés par Jésus, - l'œuvre de Dieu, - le pain venu du ciel.
C'est à dessein que saint Jean emploie le mot « signe » à propos des miracles de Jésus.
Pour
les autres évangélistes, les miracles de Jésus sont surtout des actes
de puissance qui marquent l'irruption du règne de Dieu dans l'histoire
des hommes.
Pour
saint Jean, le but des miracles de Jésus est de révéler qui il est :
l'Envoyé de Dieu, le Fils de Dieu prononçant sur terre les paroles de
Dieu même et accomplissant son œuvre parmi les hommes. Ainsi les
miracles pointent toujours directement sur la personne de Jésus ; ils
provoquent les hommes à croire, à espérer, en Jésus Fils de Dieu ; ils
appellent les hommes à se tourner vers lui pour être sauvés, et c'est
pourquoi Jean les appelle des signes, des actes qui « font signe ».
Le deuxième thème du dialogue, les œuvres de Dieu, est en prise directe sur cette théologie des signes de Jésus.
« Que
nous faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? », demandent
les gens. Que faut-il entreprendre ? que faut-il organiser ? quelles
œuvres faut-il aligner ? Et Jésus répond : « L'œuvre de Dieu, c'est de
croire en celui qu'il a envoyé. » Croire est une œuvre ; c'est même la
seule œuvre importante, car si la foi en Jésus est enracinée dans le
cœur d'un homme, les œuvres suivront.
Croire,
c'est « l'œuvre de Dieu », d'abord parce que c'est l'œuvre de base que
Dieu attend de nous, et ensuite parce que c'est se soumettre à l'œuvre
de Dieu, c'est entrer dans le travail qu'il accomplit par son Christ.
Mais
nous sommes lents à faire confiance, et nous gardons toujours au cœur
un reste de soupçon à l'égard de ce qui vient de Dieu, comme les
auditeurs de Jésus qui lui demandent des assurances supplémentaires :
« Quel signe fais-tu, pour que nous le voyions et puissions te croire
? » Dans le désert, Moïse donnait la manne tous les jours pour le peuple
tout entier. Voilà des gestes bien tangibles, qui accréditaient sa
mission ! « Mais toi, quelle est ton œuvre ? Si tu te proclames l'envoyé
de Dieu, fais d'abord aussi bien que Moïse ! »
Jésus,
calmement, explique la portée exacte du texte de l'Exode. « Vous vous
référez à Moïse ; vous dites : Moïse, lui, nous a donné le pain venu du
ciel ! » - « Erreur : ce n'était pas Moïse ; c'est Dieu, c'est mon Père
qui vous le donnait. Et non seulement mon Père vous a donné, mais il
vous donne aujourd'hui le pain du ciel. Encore faut-il que vous le
reconnaissiez : le pain de Dieu, celui qui seul peut donner la vie au
monde, c'est moi ! »
Et Jésus s'explique longuement, dans un discours sur le pain de vie, dont nous ne lisons aujourd'hui que la première phrase :
« C'est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus faim ; celui qui croit en moi jamais n'aura soif. »
Jésus
est pain de vie, à un premier niveau, parce que sa parole nourrit notre
foi et notre espérance, et parce qu'il est à lui seul la révélation du
Père, qui comble en l'homme toute soif d'aimer et d'être aimé.
Il
est pain de vie, à un autre niveau, parce qu'il se donne en nourriture
dans l'Eucharistie sous les signes inattendus du pain et du vin.
Nous
sommes bien loin du pain à satiété, bien loin de la manne périssable.
Les gens de Galilée réclamaient de Jésus des prodiges plus grands et
plus durables que ceux de Moïse. Jésus ne répond pas au niveau du
prodige : il laisse à ses disciples les signes nouveaux de la nouvelle
Alliance, où déjà tout est donné pour ceux qui acceptent de croire.
DANS LES VISIONS DE MARIA VALTORTA
Date Vendredi 23 février 29
Lieu Capharnaüm
Livre Tome 5 - ch 354.7 3ème année vie publique
(...) Vous êtes dans l’erreur. Ce n’est pas Moïse, mais le Seigneur
qui a pu faire cela. Et dans l’Exode on lit : “ Voici : je ferai
pleuvoir du pain du ciel. Que le peuple sorte et recueille ce qui lui
suffit pour chaque jour ; ainsi je me rendrai compte si le peuple marche
selon ma Loi. Et le sixième jour, qu’il en ramasse le double par
respect pour le septième jour, le sabbat. ” Et les Hébreux virent le
désert se recouvrir chaque matin de “ quelque chose de minuscule qui
ressemble à ce qui est pilé dans le mortier, et au grésil, semblable à
la graine de coriandre, et au bon goût de fleur de farine mélangée à du
miel. ” Ce n’est donc pas Moïse, mais le Seigneur qui a procuré la
manne. C’est Dieu qui peut tout. Tout. Punir et bénir, enlever et
accorder. Et moi, je vous assure qu’entre les deux, il préfère bénir et
accorder plutôt que punir et enlever. (...)
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