Ce passage de l’Évangile, le Notre Père, est le plus célèbre de
toute la Bible. Cette prière est la plus précieuse de toutes : elle est
enseignée par Jésus lui-même. Mais à force de la dire, elle peut devenir
machinale et nous risquons de ne plus en percevoir la saveur.
Pourtant, dès les premiers mots – notre Père qui es aux cieux – il se
passe quelque chose d’extraordinaire. Cette parole que nous sommes
invités à faire nôtre répond à une difficulté jusque-là insurmontable :
Dieu paraît bien loin.
Le Dieu auquel nous nous adressons dans la prière, c’est le Dieu
tout-puissant, le « Dieu de la gloire qui déchaîne le tonnerre »*, le
Dieu qu’on ne peut pas voir tant il est saint. On le croit parfois
silencieux, on a du mal à le trouver, il semble bien loin dans son ciel. Et
voici que ce Dieu immensément grand, Jésus nous invite à le reconnaître
comme notre Père. Or, quoi de plus proche qu’un père pour son enfant ?
Jésus nous révèle que la grandeur infinie et la sainteté absolue du
Seigneur de l’univers ne sont pas incompatibles avec sa proximité. Celui
qui trône dans les cieux, c’est quelqu’un avec qui nous avons une
relation directe, intime, familiale.
Nous nous égarons parfois en pensant que Dieu est trop loin, qu’il ne
nous entend pas, qu’il nous a oubliés. Ou bien, au contraire, nous nous
fabriquons un petit dieu – une idole – tout à notre convenance, mais
dénué de grandeur et de puissance. Le Dieu de Jésus-Christ, c’est ce
Dieu à la fois si grand et si proche.
* Ps 28(29), 3
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