Tel père tel fils ? La violence de l’un se perpétue dans la violence
de l’autre. C’est souvent ainsi dans les successions des tyrans. Un
nouvel Hérode règne sur la Judée et cela fait craindre à Joseph les
mêmes horreurs que celles commises par son père. Il faut donc se mettre à
l’abri. Il y a un motif qui doit nous interroger ici. C’est celui de la
fuite. C’est la deuxième fois que le Messie, le Sauveur, qui plus est
Fils du Dieu tout-puissant, prend la tangente. Son Père ne peut-il
affronter le danger, envoyer ses anges* et défaire l’ennemi, plutôt que
de le fuir ?
Dans nos sociétés, le courage est extrêmement valorisé. Nous avons le
culte des héros qui vont à la guerre pleins de bravoure et qui dépassent
leur peur pour faire « gagner le bien ». Mais Dieu choisit un autre
chemin. Celui de l’évitement. Ce n’est pas lâcheté, pourtant. Mais se
battre, blesser, faire mourir ses adversaires, c’est toujours faire
mal. Et Dieu ne peut avoir aucune part au mal. En Dieu, il n’y a pas de
légitime défense, et c’est d’ailleurs ce qui expliquera, à l’autre bout
de la vie de Jésus, le scandale de la croix. Au cours de son procès,
Jésus se tait, il ne se rebelle pas, il ne répondra pas au mal qui le
frappe, il ne participera pas à la violence.
Certains voudraient nous faire croire que Dieu est dans les croisades,
dans les combats, ce sont des menteurs. Dieu passe son chemin, il fait
un écart, il ne veut blesser personne. Jésus l’enseignera tout au long
de sa prédication : les ennemis sont faits pour qu’on les aime.
*Évangile de St Matthieu ch 26, v 53.
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